Inauguration du projet ESCALE

projet escale

Une femme qui en aime une autre ou un homme qui en aime un autre ? Ce schéma existe depuis des siècles, et bien qu’il devrait aller de soi dans le monde actuel, il reste encore impensable pour certain.e.s. La communauté LGBTQ+, regroupant les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenre, queers, intersexe, pansexuelles, etc.

Les sexualités non hétéronormatives et les identités de genre trans et non binaires font souvent l’objet de discriminations et de violences injustifiées. À cela il faut ajouter aussi que dans certains pays le fait de ne pas être hétérosexuel.le est assimilé à un crime puni par la loi. Les violences subies dans ce cadre peuvent s’avérer dévastatrices et nombreuses personnes fuient leur pays d’origine à cause des persécutions en lien avec leur orientation sexuelle et/ou identité de genre.

Les personnes exilées sont davantage exposées à une vulnérabilité accrue en France tant dans l’accès à un logement digne, que dans celui de la recherche d’emploi et le parcours de demande d’asile est souvent très long et épuisant. Pour ce qui concerne les personnes exilées LGBTQI+, aux éléments de précarité propres au racisme et au parcours migratoire s’imbriquent des discriminations et violences liées à l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

En France, pays où les discriminations LGBTphobes sont pénalisées, les conditions de vie des personnes LGBTQ+ ne sont pas toujours égales à celles des personnes cisgenre et hétérosexuelles : il nous suffit de voir les manifestations insurgées suite à l’introduction de la loi n°2013-404 du 17 mai 2013 autorisant le mariage pour tous, ou encore les dernières chiffres des violences à l’égard des personnes LGBT de l’enquête VIRAGE menée par l’Institut National des Études Démographiques (2020), ou les discriminations multiples et quotidiennes vécues par les personnes trans.

Consciente des obstacles majeurs à l’équité en matière de santé et d’insertion, impactant la santé mentale et physique des personnes LGBTQ+, l’association BASILIADE a voulu agir.

En janvier 2019, avec la participation et l’aide précieuse de Noemi STELLA, doctorante en sociologie auprès de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) et de l’École Normale Supérieure (ENS), BASILIADE a lancé une recherche-action nommée l”ESCALE” sur et avec les jeunes LGBTQ+ en situation de précarité.

Le projet expérimental devait débuter en 2021 mais la crise sanitaire actuelle en a décidé autrement, puisque BASILIADE a dû mettre à l’abri en urgence plusieurs jeunes LGBTQ+, notamment des personnes ayant subi des violences dans les dispositifs d’hébergement collectifs ou des jeunes sans domicile fixe rejeté.e.s par leur familles.

Dès la fin du premier confinement, BASILIADE a consolidé son partenariat avec le bailleur Elogie-SIEMP qui met à disposition des appartements pour héberger les jeunes LGBTQ+ de l’Escale. 

Le 7 septembre 2020, BASILIADE a inauguré son premier appartement dans le cadre de cette recherche-action avec la présence de personnalités publiques comme le Maire du 20e arrondissement de Paris, ainsi que Ian BROSSAT, Adjoint à la Mairie de Paris, Chargé du logement et de l’hébergement d’urgence mais aussi Jean Luc ROMERO.

Depuis fin 2020 l’appel à projet de Paris Habitat gagné par BASILIADE a permis l’ouverture de trois appartements destinés aux jeunes LGBT+ avec un accompagnement médico-social fourni par l’association.

Mais quel est le défi que l’association BASILIADE s’est fixé en bâtissant le projet “ESCALE” ?

À travers la recherche-action qui voit la participation de 47 jeunes LGBTQ+ de 16 à 35 ans, contacté.e.s grâce à l’implication d’une multiplicité d’associations LGBT+ franciliennes, BASILIADE vise à :

  • Modeler ce projet concret de colocations LGBT+ avec accompagnement global en fonction des envies, des règles et des projets des jeunes hébergé.e.s,
  • Mettre en place un lieu safe où les jeunes puissent se ressourcer et découvrir leur forces et rêves pour l’avenir,
  • Réaliser un accompagnement social individuel en vue d’un accès durable à l’autonomie (incluant l’accès aux soins, aux droits, au logement), un accompagnement juridique, un accompagnement “santé” (accès à un.e médecin traitant, à un psychologue, prévention, dépistage, coordination santé…) et un accompagnement spécifique à la formation et à l’emploi.

Plus largement, BASILIADE souhaite que l’Escale soit un outil pour les jeunes LGBT+ hébergé.e.s permettant non seulement de retrouver de la confiance en soi et recréer des liens de sociabilité, mais aussi de devenir autonomes à la fois dans l’hébergement et dans l’accomplissement de leurs projets professionnels.

Ayant toujours accordé une place prépondérante à la convivialité et au respect des individualités de chacun.e, cette initiative s’inscrit dans l’engagement de BASILIADE à participer à l’épanouissement global des personnes et optimiser les chances de réussite dès la sortie du dispositif.

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